CHAPITRE VINGT-QUATRE

Honor se laissa aller contre le dossier de son fauteuil tandis que le sas s'ouvrait dans un soupir. Un homme brun très ordinaire, vêtu de l'uniforme sang et or des capitaines de frégate masadiens, le franchit escorté par le major Ramirez.

Ramirez mesurait six centimètres de moins qu'Honor. Il était originaire de Saint-Martin, la seule planète habitable du système de l'Étoile de Trévor et l'un des mondes à plus forte gravité jamais colonisés par l'homme. La pression atmosphérique au niveau de la mer était assez élevée pour entraîner des concentrations presque toxiques de dioxyde de carbone et d'azote, et le major reflétait la gravité sous laquelle il avait vu le jour. Il était bâti comme une turbine d'hydroglisseur qui aurait eu mauvais caractère et il vouait à la République populaire de Havre une haine plus féroce qu'aucun natif de Manticore. En cet instant, son absence totale d'expression montrait exactement ce qu'il ressentait et Honor devina la bataille que se livraient ses émotions et toute une vie de discipline pour ne rien laisser transparaître.

Toutefois, c'était le prisonnier du major qui l'intéressait. Il avait l'air beaucoup plus calme qu'il ne devait l'être et, malgré elle, Honor ressentit un certain respect pour lui tandis qu'il soutenait sereinement son regard. Il avait fait de l'excellent travail —meilleur sans doute que ce qu'elle-même aurait réussi dans de telles circonstances — et pourtant elle devinait une étrange tension sous cet air assuré. Quelque chose à voir avec la demande d'entretien qu'il avait faite ?

Le capitaine glissa sa casquette sous son bras et se mit au garde-à-vous.

« Capitaine Theisman, flotte des Fidèles, madame, annonça-t-il d'un ton brusque... et avec un accent qui n'avait rien de masadien.

— Bien sûr, capitaine. » L'ironie d'Honor était gênée par son articulation encore difficile et elle vit les yeux de Theisman s'ouvrir grand en découvrant son visage ravagé et les bandages sur son œil gauche. Elle attendit mais il refusa de mordre à l'hameçon. Elle haussa les épaules.

— Pour quelle raison souhaitiez-vous me voir, capitaine ?

— Madame, je... »

Theisman jeta un coup d'œil à Ramirez avant de ramener son regard vers elle en un appel silencieux mais éloquent : il voulait lui parler en privé. Le major se raidit et Honor observa attentivement le Havrien qui se taisait résolument en la regardant.

« Ce sera tout pour l'instant, major », finit-elle par dire. Ramirez se hérissa une seconde puis se mit au garde-à-vous avant de se retirer dans un silence qui en disait long. « Et maintenant, capitaine ? Vous vouliez peut-être me dire pourquoi la République populaire a attaqué la flotte de Sa Majesté ?

— Capitaine Harrington, je suis officiellement citoyen masadien, répondit Theisman. Mon vaisseau est, ou plutôt était, le bâtiment masadien Principauté.

— Votre bâtiment était le contre-torpilleur Breslau, construit par les chantiers navals Gunther pour le compte de la République populaire de Havre », fit Honor d'un ton monocorde. Il eut l'air étonné et elle sourit légèrement. « Mes équipes d'arraisonnement ont trouvé la plaque du constructeur ainsi que les splendides registres officiels masadiens, capitaine Theisman. » Son sourire disparut, « Arrêtons ce petit jeu, voulez-vous ? »

Il demeura quelques instants silencieux puis répondit sur un ton aussi monocorde que celui d'Honor.

« Mon navire a été acheté par la flotte masadienne, capitaine Harrington. Mon personnel est constitué de citoyens masadiens. » Il soutint son regard d'un air de défiance et elle hocha la tête. Cet homme connaissait son devoir aussi bien qu'elle et il avait reçu l'ordre de maintenir sa couverture, si peu crédible soit-elle.

« Très bien, capitaine, soupira-t-elle. Mais si vous avez l'intention de rester sur cette version, pourrais-je savoir pourquoi vous vouliez me voir ?

— Oui, madame », répondit Theisman. Pour la première fois il eut l'air mal à l'aise. « Je... » Il serra les dents puis poursuivit fermement. « Capitaine, j'ignore ce que vous avez l'intention de faire de Merle mais je me suis dit que vous aviez le droit de savoir : il y a du personnel manticorien sur la base.

— Pardon ? » Honor se leva à demi avant de pouvoir se maîtriser. « Si c'est une plaisanterie... commença-t-elle d'un air menaçant.

— Non, madame. Le capitaine Y... » Il se racla la gorge puis reprit, plus circonspect : « L'un de mes supérieurs a insisté pour qu'on récupère les survivants du HMS Madrigal. Nous l'avons fait. Ensuite, ils ont été confiés aux... autorités locales compétentes sur Merle. »

Honor s'effondra dans son fauteuil; la façon dont le Havrien avait choisi ses mots sonnait comme un avertissement dans son esprit. Masada n'aurait pas hésité à abandonner les survivants du Madrigal à leur triste sort, elle n'en doutait pas une seconde. Elle avait présumé que tel était le cas et avait évité de penser à la façon dont ils étaient morts. Maintenant elle savait que certains avaient survécu, mais le ton sur lequel Theisman évoquait les « autorités locales compétentes » modéra immédiatement sa joie. Il prenait ses distances vis-à-vis de ces autorités, du moins dans la mesure où sa couverture le lui permettait. Pourquoi ?

Elle allait le lui demander mais ses yeux s'étaient faits plus suppliants encore et elle modifia sa question.

« Pourquoi me dites-vous cela, capitaine ?

— Parce que... » II avait commencé brusquement mais il se tut et détourna les yeux. « Parce qu'ils méritent mieux que d'être bombardés par leurs propres collègues, capitaine.

— Je vois. » Honor observa son profil, persuadée qu'il y avait autre chose. Il avait commencé à répondre avec trop de colère, et cette colère, ajoutée au dégoût qu'il affichait en parlant des "autorités locales", l'effrayait.

« Et si nous laissions la base tranquille pour l'instant, capitaine, croyez-vous qu'ils seraient en danger ? demanda-t-elle doucement.

— Je... » Theisman se mordit la lèvre. « Je dois respectueusement refuser de répondre à cette question, capitaine Harrington », répondit-il d'un ton très formel. Elle hocha la tête.

« Je vois », fit-elle à nouveau. Il rougit car sa voix impliquait qu'il avait répondu, mais il soutint obstinément son regard. Cet homme était aussi intègre que brillant, pensa-t-elle en espérant qu'il n'y en avait pas beaucoup d'autres comme lui au service de Havre. Ou l'espérait-elle vraiment ?

« Très bien, capitaine Theisman, je comprends. » Elle appuya sur un bouton et regarda par-dessus l'épaule du Havrien tandis que le sas s'ouvrait derrière lui pour admettre Ramirez.

« Major, veuillez ramener le capitaine Theisman dans ses quartiers. » Honor fixa le major droit dans les yeux. « Vous veillerez personnellement à ce que ses hommes et lui-même soient traités avec toute la courtoisie due à leur rang. » Les yeux de Ramirez lancèrent des éclairs mais il eut un signe d'assentiment et elle se retourna vers Theisman. « Merci pour cette information, capitaine.

— Oui, madame. » Theisman se remit au garde-à-vous.

« Lorsque vous l'aurez ramené à ses quartiers, major, revenez tout droit ici. Et amenez vos capitaines de compagnie avec vous. »

Le capitaine Harrington et ses officiers firent mine de se lever lorsque l'amiral Matthews franchit le sas mais, embarrassé par cette marque de déférence après tout ce qu'ils avaient accompli, il leur fit signe de rester assis. Il eut un signe de tête à l'adresse du capitaine Brentworth et remarqua que les fusiliers d'Harrington étaient également présents.

« Merci d'être venu, amiral, fit Honor. Je sais que vous avez fort à faire.

— Rien que mon chef d'état-major et le capitaine de pavillon ne puissent gérer, répondit Matthews, écartant ses remerciements d'un geste. Avez-vous de grosses avaries, capitaine ?

— Elles auraient pu être pires mais elles demeurent assez graves, monsieur. » Sa lente voix de soprano était sinistre. « L'impulsion de l'Apollon est intacte mais deux cents membres d'équipage sont morts ou blessés; son armement bâbord se limite à un seul laser et sa barrière latérale ne pourra être réparée avec les ressources locales. »

Matthews grimaça. Il avait perdu beaucoup plus d'hommes et sa flotte tout entière se réduisait maintenant à deux croiseurs (dont l'un, le Gloire, très endommagé) et onze BAL, mais seuls comptaient vraiment les navires manticoriens, tout le monde dans cette cabine le savait.

« L'Intrépide s'en est mieux tiré, poursuivit Harrington après quelques instants. Nous avons perdu nos capteurs gravitiques longue portée mais l'équipage a peu souffert, tout compte fait. L'armement lourd, les radars et les circuits de contrôle de tir sont à peu près intacts. Quant au Troubadour, il déplore vingt morts et la perte de deux lanceurs ainsi que du laser cinq. Il a également perdu une bonne part de sa capacité de communication à longue portée mais ses capteurs marchent. Je crains que l'Apollon ne soit hors course, mais à eux deux l'Intrépide et le Troubadour demeurent en état de combattre.

— Bien. Je suis désolé pour le navire du capitaine Truman et son équipage, mais vous me voyez soulagé d'entendre le reste, capitaine. Et je suis reconnaissant de tout ce que vos hommes et vous avez fait pour nous. Vous pourrez le leur dire ?

— je le ferai, monsieur. Merci. Je sais que vos propres pertes ont été lourdes. Veuillez transmettre à vos hommes mon admiration pour le travail qu'ils ont accompli contre les Masadiens.

— Je n'y manquerai pas. » Matthews se permit un petit rire fatigué. « Et maintenant que nous avons expédié les civilités, pourquoi ne me dites-vous pas ce que vous avez en tête ? »

L'officier manticorien le gratifia de l'un de ses étranges sourires à demi figés. Le côté de son visage qui demeurait expressif rendait l'autre, dévasté, d'autant plus choquant, mais Matthews s'efforça de ne pas le montrer, de la même façon qu'il essayait de faire taire le sentiment instinctif que cette blessure était la preuve même que les femmes n'avaient pas leur place au combat. Une conception propre à sa culture, il le savait, mais elle faisait partie de son bagage et deux jours n'avaient pas suffi à l'en défaire.

« J'ai discuté du problème que pose la base avec mes propres officiers, répondit-elle. Puis-je partir du principe que la situation demeure inchangée ?

— En effet », dit tristement Matthews. Ils étaient tombés d'accord sur ce point : l'amiral était le seul à pouvoir demander la reddition de Merle, de peur que la vue d'une femme à l'autre bout du lien corn ne pousse les fanatiques d'en bas à adopter une attitude suicidaire – bien que, de toute façon, ils n'aient guère eu l'air enclins à la raison. « Ils persistent à refuser de se rendre. Je crois qu'ils espèrent nous retenir assez longtemps pour que le deuxième vaisseau havrien vienne les secourir.

— Ou du moins assez longtemps pour que Grayson soit sans protection à son retour », acquiesça Honor. Elle regarda Venizelos puis revint à Matthews. « Aucun de nos prisonniers n'a su ou n'a voulu nous dire exactement à quelle classe appartenait cet autre vaisseau, amiral. D'un autre côté, nombre d'entre eux semblent persuadés – et c'est troublant – que ce navire est de taille à tous nous défaire.

— je sais. » Matthews eut une moue peu enthousiaste, mais son devoir exigeait qu'il fasse cette proposition : « Dans ces circonstances, je crains que nous n'ayons pas le choix. Je sais que nous avons besoin d'information mais nous n'avons ni le temps ni les moyens – en ce qui concerne ma flotte – nécessaires à une attaque au sol. S'ils refusent de se rendre, soit nous laissons la base tranquille jusqu'à ce qu'on puisse revenir avec une force d'assaut appropriée, soit nous la détruisons, en espérant que certains des prisonniers que nous avons déjà se montreront plus coopératifs avec le temps.

— Malheureusement, je crois que nous avons un autre problème, avança prudemment Honor. C'est pour cette raison que je vous ai demandé de venir à bord, monsieur. D'après l'un de nos prisonniers, des survivants du Madrigal sont retenus sur Merle.

— Vous êtes sérieuse ? » Matthews bondit de sa chaise puis eut un bref geste de la main. « Oui, évidemment. » Il se mordit la lèvre. « En effet, cela change tout, capitaine Harrington. Nous ne pouvons plus bombarder la base maintenant.

— Merci, amiral, fit lentement Honor. J'apprécie votre réaction.

— Capitaine, le Madrigal a sauvé mon vaisseau au prix de sa propre vie, et seuls les dégâts qu'il a infligés à la flotte masadienne ont empêché nos ennemis de conquérir ou bombarder ma planète avant votre retour. Qu'un seul de ses membres d'équipage soit encore en vie dans cette base et Grayson fera tout son possible pour l'en sortir vivant, » Il s'arrêta et fronça les sourcils. « Et vu l'intolérance des Masadiens, nous aurions intérêt à intervenir le plus vite possible. »

Honor hocha la tête. Le capitaine Brentworth lui avait dit que l'amiral réagirait ainsi mais elle était néanmoins soulagée de l'entendre.

« Le problème, monsieur, c'est qu'il y a beaucoup plus d'hommes dans la base que nous n'en avons ici.

— Je n'en doute pas, acquiesça Matthews en se pinçant la lèvre. Contrairement aux vôtres, aucun de nos vaisseaux ne transporte de détachements de fusiliers; en revanche, nous avons quelques armes de poing.

— Oui, amiral. Cependant, comme vous l'avez fait remarquer, nous avons des fusiliers et j'ai discuté avec le major Ramirez de la meilleure façon de les employer. Si vous le permettez, je vais lui demander de partager nos conclusions avec vous.

— Bien sûr. » Matthews se tourna vers le major et Ramirez s'éclaircit la gorge.

« Voilà, amiral. Je dispose de trois compagnies à bord de l'Intrépide. » L'accent de Ramirez ne ressemblait pas à celui des autres Manticoriens que Matthews avait entendus : ses consonnes liquides étaient étrangement musicales dans la bouche d'un homme aussi massif. « L'Apollon héberge une quatrième compagnie, qui a souffert une vingtaine de pertes pendant l'attaque. Je dispose donc à peu près d'un bataillon et j'ai de quoi équiper un peu plus d'une compagnie en armures de combat. D'après nos estimations actuelles, la base est sans doute beaucoup plus vaste que nous ne l'avions tout d'abord cru, et elle compte environ sept mille hommes. Combien d'entre eux ont reçu la formation et l'équipement nécessaires pour être considérés aptes au combat, nous l'ignorons, mais les chiffres leur donnent un avantage considérable sur nos cinq cents hommes.

» Je doute qu'une force au sol purement masadienne puisse tenir face à nos armures de combat mais les Havriens leur ont peut-être fourni des armes modernes et les trois quarts de mes gars seront en combinaison souple. Dans ce genre d'environnement... » Il haussa les épaules et Matthews acquiesça.

« Il nous manque également les plans détaillés de la base elle-même, poursuivit Ramirez. Tout ce que nous avons réussi à tirer des prisonniers, c'est une vague idée de la disposition des zones d'entrée et la localisation des sas sécurisés. Toutefois, d'après le capitaine, nous ne pouvons pas nous permettre de procéder méthodiquement : il ne faut pas qu'on nous tienne trop longtemps éloignés de Grayson. De plus, nous avons des raisons de croire que nos collègues seront en danger si nous les laissons aux mains des Masadiens. Nous ne pouvons donc pas sonder les défenses pour obtenir de plus amples informations tactiques.

» Vu tous ces éléments, le meilleur plan que j'aie pu élaborer me vaudrait sans doute d'être rendu à la vie civile par les instructeurs de l'Académie si j'osais le leur exposer. Grâce au radar et à des observations directes, nous avons identifié trois entrées principales, dont les hangars réservés à leurs appareils légers. J'ai l'intention de choisir l'une de ces entrées, la zone des hangars, et d'utiliser la force brute pour me frayer un chemin à l'intérieur avant 'de traverser tout ce qui se trouvera sur notre passage jusqu'à ce que nous trouvions les Manticoriens prisonniers, la salle de contrôle ou bien le générateur central. Dans le meilleur des cas nous tomberons sur les prisonniers et pourrons nous retirer immédiatement. Sinon, la garnison n'aura pas d'autre choix que de se rendre une fois que nous contrôlerons leur système de régulation vitale ou que nous serons en mesure de le couper en détruisant leurs réacteurs. Du moins, je l'espère.

— Je vois. » Le regard de Matthews passa de Ramirez à Harrington pour revenir à Ramirez. « En quoi puis-je vous aider, major ?

— Je me rends bien compte que vos hommes ne sont pas des fusiliers, amiral, de plus vos combinaisons antivides sont beaucoup plus fragiles que nos combinaisons souples. » Matthews fit la moue face au tact que déployait Ramirez. « Dès lors, les utiliser en soutien à mes fusiliers ferait courir un risque injustifiable à votre personnel, mais vous avez en effet beaucoup d'hommes et j'aimerais m'en servir pour faire diversion.

— Pour faire diversion ?

— Oui, monsieur. Je voudrais utiliser nos pinasses et nos navettes pour monter une grosse attaque factice contre les deux autres points d'entrée principaux. Nos pinasses sont étudiées pour les assauts au sol, entre autres, et deux d'entre elles vous apporteront leur concours afin de rendre vos "attaques" aussi convaincantes que possible et persuader les défenseurs de concentrer leurs forces contre vous. L'autre attaque débutera quinze minutes après que vous aurez commencé les opérations d'atterrissage, de façon à leur laisser le temps de se déployer dans votre zone. Le temps qu'ils se redéployent contre nous, nous devrions être à l'intérieur de la base, où la configuration des lieux devrait rendre notre armure de combat plus efficace encore et me permettre de disposer les hommes en combinaison souple à l'arrière.

— Je vois. » Matthews réfléchit un instant, puis il sourit. « Certains de mes hommes vont être contrariés, major. Nous nous sommes plutôt bien débrouillés contre les Fidèles lors de plusieurs combats au sol pendant la dernière guerre, alors l'idée qu'ils vous serviront plus ou moins de couverture ne va pas leur plaire. Mais je crois que nous pouvons le faire... et vous avez raison quant à la différence entre nos capacités de combat. »

Honor hocha de nouveau la tête, mais son front se plissa soudain.

« En même temps, capitaine Harrington, cette opération va devoir se dérouler très rapidement. Non seulement l'autre vaisseau havrien peut revenir, mais aucun de vos compatriotes prisonniers sur Merle ne sera équipé de combinaison antivide. Si les combats dépressurisent la zone, ils mourront. Et s'il vient aux Masadiens l'idée de les utiliser comme otages... » L'expression de son visage devint sinistre.

« Vous avez raison, monsieur, fit calmement Honor, mais nos transporteurs ont mis en place les drones de reconnaissance, et le Troubadour et l'Apollon ont encore des capteurs gravifiques capables de lire leurs transmissions. Si le navire havrien revient, nous devrions être au courant assez tôt pour nous mettre en route et l'intercepter, surtout qu'il se dirigera sans doute vers Merle de toute façon. Quant à la menace qui pèse sur les survivants du Madrigal, ajouta-t-elle tandis que le côté vivant de son visage se durcissait, je la crois moindre, hélas, que le danger qu'ils courent si nous n'agissons pas. Nos informations sur leur traitement sont réduites mais inquiétantes. Dans ces circonstances, nous devons considérer comme acceptable toute opération raisonnablement risquée susceptible de les libérer. Et puis, malgré le peu d'estime que le major Ramirez a pour son plan, j'ai une foi absolue en lui et ses troupes. » Elle regarda Matthews droit dans les yeux. « Étant donné les informations dont nous disposons, je crois que nous ne pouvons pas faire mieux. J'aimerais avoir votre permission d'essayer.

— Ma permission ? » Matthews eut un sourire presque triste. » Bien sûr que vous avez ma permission. Et mes prières vous accompagneront. »

 

Pour L'Honneur de la Reine
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